Technique de Drague 2.0

Une baise, pour l’art

L'amour à plusieurs. Le couple asexuel… qui baise pour l’art
Le couple asexuel… qui baise pour l’art

Le couple asexuel… qui baise pour l’art

Une légende de Blueberry Corner

Léo et Maëlle ne baisent pas. Ni entre eux, ni ailleurs. Leur amour flotte dans un espace étrange, asexuel, où les corps restent en sommeil, où le désir n’a pas sa place. Ils s’aiment autrement, dans des silences complices, des regards qui disent tout sans jamais s’attarder sur la chair. Mais un jour, une galerie d’art branchée leur propose une performance érotique. Une idée folle, presque absurde pour eux. Pourtant, ils acceptent. Pas pour le sexe, non. Pour ce que ça raconte, pour l’histoire que leurs corps peuvent écrire sans jamais y mettre leur cœur.

La salle est sombre, les murs nus, les spots braqués sur eux comme des juges.

Léo se tient là, torse nu, ses abdos dessinés sous une peau pâle. Maëlle, à côté, laisse tomber sa robe, révélant des seins petits mais fermes, une taille fine qui s’évase sur des hanches rondes. Ils se touchent, d’abord hésitants. Ses mains à lui frôlent ses épaules, descendent sur ses flancs, puis s’arrêtent sur ses reins. Elle le regarde, immobile, ses yeux clairs plantés dans les siens. Il l’attire vers une table basse, la fait s’allonger sur le dos. Ses jambes s’écartent doucement, dévoilant son sexe lisse, rose pâle. Il se place au-dessus d’elle, son membre déjà dur – pas par envie, juste parce que le corps fait ce qu’il doit faire. Il écarte ses lèvres avec deux doigts, délicatement, et guide son sexe à l’entrée. La pénétration est lente, presque solennelle. La chaleur de Maëlle l’enveloppe, humide par pure mécanique, et il s’enfonce jusqu’à ce que leurs bassins se touchent. Ils restent là, figés un instant, absents mais présents, leurs corps offerts à l’art comme une toile vierge.

Puis ils osent plus.

Léo se redresse, la tire vers le bord de la table. Elle s’assoit, jambes pendantes, et il ajuste sa position, debout face à elle. Son sexe, raide, luit sous les lumières crues. Maëlle le prend en main, le caresse une fois, deux fois, puis l’approche de sa bouche. Ses lèvres s’entrouvrent, l’englobent presque entièrement. Elle le suce, un va-et-vient mesuré, pas frénétique, mais assez profond pour faire monter la tension dans l’air. Sa langue effleure la peau tendue, ses joues se creusent légèrement à chaque mouvement. Léo ne bronche pas, son visage reste neutre, mais son corps répond, ses hanches accompagnent le rythme par réflexe. Les visiteurs, eux, défilent, fascinés. Ils contemplent cette œuvre vivante, ce couple qui désacralise le sexe avec une froideur déconcertante. L’artiste les a choisis pour ça : leur absence de désir est le cœur même du tableau.

Une autre scène se dessine, encore plus crue.

Léo s’agenouille maintenant, Maëlle debout devant lui, une jambe posée sur son épaule. Son sexe est à hauteur de son visage, entrouvert, luisant de sa propre humidité forcée. Il approche sa bouche, ses lèvres effleurent ses plis, puis sa langue s’y glisse, lente, méthodique. Il la lèche, explore chaque recoin, ses mains plaquées sur ses cuisses pour la maintenir ouverte. Le goût est fade, neutre, mais le geste est précis, presque chorégraphié. Elle ne tremble pas, ne soupire pas, son regard perdu dans le vide tandis que la langue de Léo s’enfonce plus loin, frôle son clitoris sans jamais chercher à l’éveiller. La foule retient son souffle, hypnotisée par cette intimité mécanique, par ces corps qui baisent comme des acteurs porno sous contrat, sans jamais y mettre leur âme. C’est cru, c’est sexuel, mais ça ne leur appartient pas – ça appartient à l’art.

La séance photo

Quelques jours plus tard, ils retrouvent Blueberry Corner, un photographe qui traque l’intime et qui saura les guider. Maëlle s’allonge sur un drap noir, jambes écartées, son sexe encore marqué par leurs jeux d’exposition, légèrement rougi. Léo, à côté, laisse pendre son membre au repos, lourd mais fier. Le miroir de l’appareil claquent, capturent leurs corps nus dans des poses brutes, sans filtre. Ils ne sourient pas, ne se touchent pas. Ce n’est pas un souvenir d’amour qu’ils veulent garder, mais une trace de courage – celui d’avoir osé, d’avoir baisé sans ressentir, d’avoir transformé leurs corps en manifeste.