La Première Fois
Un fantasme, une réalité


La Première Fois
Julien n’avait jamais mis de mot dessus. Juste une sensation. Le feu qui montait quand il imaginait d’autres yeux posés sur elle. Sa femme, Élodie, si belle, si libre dans ses mouvements, mais qu’il gardait jalousement pour lui.
Un soir, il s’était risqué à l’avouer :
« Je crois que j’aimerais que quelqu’un te regarde. Que tu sois offerte. »
Elle avait ri d’abord. Puis, plus tard, dans un murmure au creux de l’oreiller :
« Et si j’aimais ça, moi aussi ? »
Ils ont cherché. Pas un amant, pas encore. Trop tôt. Mais un regard, un témoin.
Un photographe. Blueberry Corner parlait de ça, dans un article. Parfait. Ils ont réservé.
Un Airbnb pour la liberté
Ils ne voulaient pas que leur maison garde ce souvenir. Pas de voisins, pas d’habitudes, pas de routine. Alors ils ont choisi un Airbnb, neutre, anonyme, juste pour eux. Un décor qui n’avait qu’une fonction : accueillir leur fantasme.
Jusqu’au dernier moment, la question est restée en suspens : Julien serait-il présent, ou se contenterait-il d’imaginer ? Finalement, ils ont décidé d’un entre-deux.
Il resterait au début. Et quand la tension serait trop forte, il partirait.
La séance réelle : offrir son plaisir à l’objectif
Dans la lumière tamisée, Élodie a retiré ses vêtements lentement. Le photographe photographiait, en silence. Julien observait, immobile, debout contre le mur.
Quand elle s’est assise au bord du lit, ses doigts ont glissé entre ses cuisses. Elle s’est caressée, doucement d’abord, puis avec plus d’assurance. Ses yeux se sont accrochés à l’objectif, intensément. Comme si elle voulait inclure l’appareil photo dans son plaisir, comme si la lentille devenait un spectateur privilégié.
Elle a gémi, ses doigts s’enfonçant en elle. Son corps se cambrait, offert, non pas à un homme mais au regard qui captait chaque mouvement.
Julien serrait les poings. Excité, mais aussi tenu à distance.
Quand l’imagination prend le relais
C’est à ce moment qu’il a quitté la pièce. La porte s’est refermée derrière lui. Il n’avait plus que son imagination.
Et dans son esprit, la séance dérapait.
Il voyait Élodie continuer à se caresser, mais sous le regard du photographe, tellement proche que leurs peaux se touchaient presque.
Il imaginait ses gémissements plus forts, son corps qui se cambrait encore davantage, ses doigts pressés plus profond, toujours face à l’appareil.
Puis, son fantasme allait plus loin.
Élodie ne s’offrait plus seulement à l’objectif. Elle se donnait au photographe lui-même. Il rêvait de la voir jouir entre ses mains, sous son souffle, sous un autre désir. Pas parce qu’il voulait la perdre, mais parce que la voir offerte, vraiment offerte, le consumait.
Se retrouver, et parler
Quand ils se sont retrouvés plus tard, Élodie avait le visage encore rouge, les jambes flageolantes. Elle a raconté. Ses doigts, sa jouissance, ses regards. Julien l’écoutait, le sexe dur, la gorge sèche.
Elle s’est allongée près de lui, a posé sa main sur sa poitrine.
« La prochaine fois… tu restes. Tu regardes. Je veux que tu voies tout. »
Julien a souri.
Ils venaient d’ouvrir une porte qu’ils n’avaient plus envie de refermer.