Photographe boudoir à Lyon
Et si la vie ne servait à rien ?
“J’ai longtemps cru qu’il fallait une utilité pour exister. Aujourd’hui, je préfère me remplir de lumière.”
Il y a des jours où je me lève avec cette sensation étrange au creux de la gorge. Une question acide, à peine formulée :
À quoi bon ?
À quoi bon vivre, à quoi bon courir, à quoi bon réussir, plaire, séduire, cocher les cases ?
Et surtout… à quoi bon survivre, quand on a connu la nuit, la vraie ? Celle d’un viol. D’une insulte répétée. D’un compagnon qui contrôle, rabaisse, cogne. D’un monde qui oublie qu’un corps n’est pas un champ de guerre.
Je parle ici de milliers de femmes. Et d’hommes aussi. De tous ceux à qui on a un jour fait croire qu’ils étaient de trop.
Qu’ils n’étaient utiles à personne.
Mais qui a décidé que la vie devait être utile, hein ? Qui a gravé ça dans la pierre ?
Et utile à quoi, d’abord ? À l’économie ? À la reproduction ? À la performance ?
Non merci.
Moi, je crois que la vie ne sert à rien — et que c’est justement pour ça qu’elle est précieuse.
Parce qu’elle nous est donnée sans mode d’emploi. Parce qu’elle est brute, absurde, organique, souvent injuste, mais traversée de fulgurances.
Des instants suspendus. Un orgasme. Un fou rire. Une étreinte. Un rayon de soleil sur la peau nue.
Une séance photo. Parfois.
✴️ Vivre pour ressentir, pas pour produire
Il y a des gens qui vivent pour faire des choses. D’autres vivent pour sentir.
Moi, j’ai choisi les seconds. Les “inutiles”, les “éparpillés”, les “perchés”. Ceux qui ferment les yeux sous la douche pour sentir l’eau couler. Ceux qui dansent seul·es dans leur salon. Ceux qui veulent jouir, pleurer, frissonner.
Et si remplir son cerveau de souvenirs, c’était une forme de contribution à l’humanité ?
Et si ce n’était pas une fuite, mais une forme de résistance ?
Je ne parle pas ici de “carpe diem” façon pub à la noix.
Je parle de choisir la vie comme un terrain de jeux. De dire oui à ce qui vibre, et non à ce qui enferme.
D’aimer sans devoir. De baiser sans honte. D’exister sans justification.
✴️ Blueberry Corner est né de ça
Il y a eu deux déclencheurs à la naissance de Blueberry Corner.
Le premier, c’était la colère.
Contre ce monde qui blesse, nie, formate. Contre ces silences honteux autour des agressions, des cicatrices invisibles, des corps qui se recroquevillent au lieu de s’étendre.
Je voulais créer un espace où l’on puisse dire :
“J’ai été brisée. Et je me relève. Je reprends possession de ma peau.”
Un lieu de réappropriation. De douceur. De puissance.
Le second, c’était l’envie de rire.
Rire avec les femmes libres. Celles qui jouent avec leurs désirs, qui dansent avec leur image, qui n’ont pas peur d’être démesurées, provocantes, touchantes, imparfaites.
Celles qui n’ont rien à prouver — sauf peut-être qu’on peut vivre léger, même après la tempête.
✴️ Légèreté de l’être et poids de l’Histoire
Ce n’est pas rien, de se montrer nue. Ou presque.
Ce n’est pas futile. Ce n’est pas un caprice d’Instagram.
C’est un acte de souveraineté. Une manière de dire : “je suis là, dans toute mon étrangeté, mon plaisir, mes cicatrices, mes choix.”
Alors oui, ce n’est peut-être pas utile.
Mais c’est vivant. Et beau. Et parfois, salutaire.
Et tu sais quoi ? Si un jour mes images, ou mes mots, ou ce lieu que j’ai créé peuvent redonner le goût d’exister à quelqu’un, alors peut-être que ça… c’est déjà beaucoup.
ENCART INSPIRATION
Et si on arrêtait de chercher à être utile, et qu’on cherchait à être vivants ? À être à l’aise. À être vrai·e. À être libre.
✨ Tu veux venir ressentir, pas juste poser ?
Il n’y a rien à prouver ici. Pas de performance. Pas de cases à cocher.
Mais il y a toi. Et ton histoire.
Et peut-être qu’un jour, tu décideras de l’écrire… à travers ton regard.

