MAISONS CLOSES : ET SI ON REGARDAIT LE SUJET SANS ROUGIR ?

Maisons closes en France : faut-il légaliser pour protéger les travailleuses du sexe ?

En France, le débat revient.

Comme un vieux disque qu’on ressort quand on ne sait plus trop quoi dire d’autre.

Maisons closes : faut-il rouvrir ?

Faut-il interdire ?

Faut-il encadrer ?

Avant même de donner mon avis — qui, honnêtement, n’est pas le plus important — j’ai une question beaucoup plus simple :

Est-ce qu’on a demandé aux premières concernées ce qu’elles en pensent ?

PARLER DE TOUT LE MONDE, SAUF DES PREMIÈRES CONCERNÉES

C’est toujours fascinant.

Dès qu’on parle de prostitution, tout le monde a un avis.

Des politiques.

Des éditorialistes.

Des gens qui n’y ont jamais mis un pied, ni même un regard honnête.

Mais très rarement, on écoute celles et ceux qui vivent ça au quotidien.

Mon avis perso ?

Il compte moins que le leur.

Parce que je ne vis pas cette réalité.

Je ne négocie pas ma sécurité.

Je ne travaille pas sans retraite, sans arrêt maladie, sans filet.

Et pourtant, c’est bien de ça qu’on parle aussi.

Visage flou dans la pénombre, évoquant la fatigue émotionnelle et la précarité du travail du sexe

UN MÉTIER QUI EXISTE… MAIS SANS AUCUNE PROTECTION

On aime bien faire comme si ce n’était pas un travail.

Comme si nier le mot suffisait à faire disparaître la réalité.

Mais concrètement, aujourd’hui :

  • pas de retraite

  • pas d’arrêt maladie

  • pas de protection sociale réelle

  • peu ou pas de reconnaissance juridique

Si demain elles s’arrêtent, il ne se passe rien.

Si elles tombent malades, c’est pour leur pomme.

Si ça dérape, c’est souvent silence radio.

Et ça, ce n’est ni sexy, ni glamour.

C’est juste précaire.

Encadrer, ce n’est pas glorifier.

C’est admettre que des humains travaillent, et méritent un minimum de sécurité.

REGARDER CE QUI SE FAIT AILLEURS (SANS JUGER DEPUIS SON CANAPÉ)

Certains pays ont fait le choix d’encadrer la prostitution.

Pas par idéologie.

Par pragmatisme.

Reconnaître l’activité, c’est pouvoir :

  • sécuriser les lieux

  • instaurer un suivi sanitaire

  • donner des droits

  • offrir des options de sortie

Parce que fermer les yeux n’a jamais protégé personne.

En savoir plus sur ma photo boudoir à Lyon : Ma page dédiée à Lyon

Enseigne de massage nocturne en Thaïlande, floue, évoquant la banalisation du travail du sexe

LA THAÏLANDE : DISCUTER, BOIRE UN VERRE, PARLER DE LA VIE

En Thaïlande, la prostitution est officiellement interdite.

Dans les faits, elle est partout.

Visible.

Banalisée.

Mais surtout, elle est humaine.

J’ai parlé avec des Thaïs.

Beaucoup parlé.

J’ai fait la fête avec eux.

J’ai partagé des bières, des rires, parfois des silences.

Et ce qui frappe, ce n’est pas le sexe.

C’est la normalité.

Des gens qui bossent.

Qui envoient de l’argent à leur famille.

Qui rêvent d’autre chose, ou pas.

Qui ont des projets, des galères, des fiertés.

Rien de fantasmé.

Rien de sordide non plus.

Juste la vie, avec ses détours.

UN PEU DE LÉGÈRETÉ, PARCE QUE LE SUJET LE MÉRITE AUSSI

On parle de sexe, quand même.

De désir.

De corps.

De fantasmes.

Et parfois, ça passe aussi par :

  • une vanne mal placée

  • un rire au comptoir

  • une musique trop forte

  • une danse improvisée

Faire semblant que tout ça n’existe pas est probablement plus obscène que d’en parler franchement.

Le sexe ne disparaît pas quand on l’interdit.

Il se cache.

Et souvent, il devient plus dangereux.

Enseigne lumineuse floue dans la nuit, évoquant les zones grises du travail du sexe et du divertissement
Corps flous en mouvement dans la nuit, évoquant le quotidien et la banalité du travail du sexe

BLUEBERRY CORNER, POUR MOI, C’EST ÇA AUSSI

Ici, je ne fais pas l’apologie de la prostitution.

Je ne la vends pas.

Je ne la fantasme pas.

Je parle du corps.

Du désir.

De la liberté.

Et aussi de ce que la société préfère ne pas regarder.

Avec bienveillance.

Avec sensualité quand elle existe.

Avec humour quand c’est possible.

Avec sérieux quand c’est nécessaire.

Les sujets peuvent être multiples.

Parfois lourds.

Parfois légers.

Parfois inconfortables.

Parfois joyeusement bancals.

Parce que le réel est comme ça.

Et si ce débat, un jour, sort enfin de la morale pour entrer dans la vraie vie,

alors on aura peut-être fait un pas de plus.

Pas vers plus de sexe.

Mais vers un peu plus de dignité.