AirDrop et Désir

Un jeu de photos anonymes, un désir qui monte.

Marie en a rêvé de ce moment. Pas en tant que mère, pas en tant que salariée, pas en tant qu’ex de quelqu’un. Juste en tant que femme. Une femme qui a longtemps mis son désir de côté, qui a rangé son corps dans une routine bien trop sage, bien trop pratique. Mais son fils est grand maintenant, elle n’a plus d’excuse.

Alors elle s’offre une séance chez Blueberry Corner. Un cadeau à elle-même. Pour se voir autrement. Pour sentir à nouveau cette étincelle sous sa peau.

Une séance photo sur laquelle elle ne savait pas à quoi s’attendre. Se dévoiler, mais jusqu’à quel point ?

Elle restera avec cette expérience, troublée.

Le week-end suivant, en les regardant sur son téléphone, une idée germe dans son esprit. Un mélange de culot, de désir, de jeu.

Et pourquoi pas ?

Deux semaines plus tard.

En plein taf, AirDrop.

Antoine sursaute. Son téléphone vibre sur son bureau. Un envoi anonyme. Il fronce les sourcils et accepte.

L’image s’affiche.

Une chemise blanche entrouverte, un bout de sein deviné sous le tissu qui tire à cause d’une main posée plus bas, juste au bord du jean entrouvert. Le ventre plat, la lumière qui joue sur la peau, l’ombre qui caresse la naissance des hanches.

C’est une putain de claque.

Il relève la tête, scanne l’open-space. Qui ?

Le lendemain, nouvelle vibration, nouvelle image.

Cette fois, la chemise a disparu. Les seins offerts à une lumière dorée, la peau douce qui capte l’éclat parfait du contre-jour. On devine la pointe des tétons durcis. C’est pas juste sexy, c’est une œuvre. Antoine déglutit.

Il cherche à nouveau autour de lui, mais personne ne bronche.

Troisième jour.

Cette fois, un cul cambré.

Les reins creusés, les fesses fermes, parfaites. Deux mains dessus, caressantes, possessives, prêtes à l’écarter, à l’attraper.

Antoine bande instantanément.

Ce week-end-là, il mate les photos en boucle. Il bande comme un taureau, son sexe gonflé sous son caleçon. Il se branle avec rage, la salive glissant entre ses doigts, son gland luisant sous l’humidité. Il prend son temps, prolonge le plaisir, s’imagine ces fesses contre son bassin, les claques qu’il pourrait donner dessus, les marques qu’il voudrait y laisser.

Juste avant d’exploser, il prend une photo de son sexe tendu, ruisselant d’envie.

Un putain de retour de flamme.

Lundi, 10h14.

Nouvelle alerte, nouveau AirDrop.

Une peau dorée, douce comme du velours. Un bas-ventre nu, frissonnant. Une légère chair de poule sur l’épiderme. On devine le sexe sous l’ombre, une promesse.

Antoine ne réfléchit plus. Il envoie sa propre image.

Son sexe dur, gonflé de désir, la peau tendue.

Réponse immédiate.

Un gros plan d’un sexe de femme.

Lèvres entrouvertes. Humides. Brillantes. Un doigt qui s’approche du clitoris, traînant une fine traînée de salive.

Putain.

Antoine serre la mâchoire. Il file aux chiottes, son sexe en feu dans son pantalon. Il défait sa braguette en vitesse, se branle sauvagement, s’imagine ces lèvres contre lui, ces mains qui écartent ce sexe ouvert. Il jouit violemment, grognant entre ses dents.

Mais qui est-ce ?

L’après-midi, nouveau AirDrop.

Le doigt est en elle cette fois.

Un angle parfait, l’ombre d’un dos cambré, la lumière captant la tension du plaisir.

Il serre les poings. Il veut être ce doigt.

Le jeu continue toute la semaine.

Chaque matin, chaque soir, ils s’échangent des images. Il lui envoie son torse tendu, ses abdos contractés, son sexe dressé prêt à exploser. Elle répond avec ses seins, sa bouche entrouverte, son ventre creusé par l’envie.

L’excitation est insoutenable.

Jeudi, 16h47.

Un dernier AirDrop.

Marie.

Face au miroir, les doigts en elle, le regard perdu dans le plaisir.

Antoine sent un frisson lui remonter la colonne vertébrale. C’était elle.

Marie avec qui il passe la plupart des pauses déjeuner, avec qui il reste sur les soirées entreprises et à qui il dit au revoir chaque soir, l’air hésitant, tenté de discuter plus.

17h16.

Ils se croisent comme tous les soirs.

Mais cette fois, le regard brûle trop.

Pas d’au revoir. Pas cette fois.

Dans la voiture.

Marie se penche sur lui, sort son sexe dur de son pantalon et l’engloutit lentement. Antoine gémit, l’attrape par la nuque, plante deux doigts en elle. L’espace est réduit, le dos en compote, il s’articule pour glisser plus loin en elle.

Elle dégouline.

Ils sont comme des putains d’ados, incapables d’attendre.

Elle grimpe sur lui, s’écorche le genoux sur le plastique de la voiture, s’empale avec une violence brutale, se tord, gémissante, haletante. Elle ondule, se cambrant comme une déesse du vice.

Elle jouit fort, violemment, bruyamment.

Et dans l’ombre du parking, Marc entend tout.

Le lendemain, pause café.

Marc raconte.

— Les gars, hier soir, sur le parking… c’était dingue. J’étais au téléphone et là… j’entends une femme jouir. Mais fort. Pas un petit cri, hein. Non, une putain d’extase. Je me suis dit, bordel, y’en a qui ont des couilles.

Marie boit une gorgée de café, les joues roses. Antoine regarde ailleurs.

Marc continue.

— Franchement, j’ai hésité à aller voir, mais bon, chacun ses bails, hein. Mais putain, y’a du niveau.

Marie tousse pour masquer son fou rire. Antoine retient un sourire.

Marc plisse les yeux.

— Pourquoi vous rougissez comme ça ?

Silence.

Marie hausse un sourcil.

— Va savoir…

Antoine se contente de sourire en coin.

Ce soir, ils iront chez eux.

Séance photo boudoir, avec accessoires

Un AirDrop anonyme en plein bureau.

Drague2.0

Femme sensuelle en robe noire sexy, lumière dorée sur sa peau, ambiance boudoir érotique.